Reconstruire les liens familiaux

Nouvelles pratiques sociales

(avec Benoît Bastard, Laura Cardia-Vonèche, Bernard Eme)

Paris, Syros, 1996

Cet ouvrage est né d’un constat : la famille change et les pratiques sociales traditionnelles, censées prendre en charge ces nouvelles configurations relationnelles (de plus en plus diversifiées et complexes) ne répondent plus, ou mal, à la situation des intéressés. Il y avait donc dans le travail social des « créneaux » non couverts.

C’est ainsi que, depuis une dizaine d’années, de nouvelles formes d’action sociale se créent et se développent dans le secteur associatif qui, toutes, procèdent d’une démarche critique à l’égard des dispositifs existants. Les professionnels d’horizons divers (travailleurs sociaux, enseignants, psychologues, professions médicales et paramédicales...), engagés dans ces projets, mettent au cœur de leurs préoccupations le renforcement ou le rétablissement du lien social et familial, estimant que la rupture de ces liens est à la source des difficultés rencontrées dans bien des parcours de vie et que l’institution n’a ici aucune réponse.

Dans ce contexte, on assiste à l’émergence de lieux d’un type nouveau, qui accueillent ensemble les enfants et leurs parents, mieux adaptés aux réalités de la sphère familiale aujourd’hui. Trois types de lieux sont analysés dans cet ouvrage : les lieux d’accueil de type Maison verte initiée par Françoise Dolto, les lieux d’accueil enfants-parents de quartier et les lieux pour l’exercice du droit de visite : les deux premiers ont vocation à recevoir un enfant et son parent (ou un adulte responsable) quelle que soit leur situation, tandis que les derniers sont spécialement attachés au traitement des situations de divorce. La psychanalyse est appelée à légitimer nombre de ces pratiques mais elle est loin de se trouver en situation d’hégémonie. Les lieux qui s’en inspirent ont une façon de concevoir l’accueil – proche de l’écoute clinique – qui s’écarte de l’approche plus conviviale des autres lieux.

A travers la description de ces structures, leurs modes d’action et de gestion, sont examinées de nouvelles pratiques représentatives de toute une effervescence du social, qui, s’établissant contre la logique de contrôle de l’action sociale traditionnelle, prônent l’autonomie individuelle et la prise en charge par les accueillis de leurs propres difficultés. Un ouvrage de réflexion à l’adresse de tous les travailleurs du social, pour que s’ouvre un débat sur les enjeux de cette nouvelle forme d’intervention

Sommaire

Introduction
1. UNE NOUVELLE GENERATION
De lieux d’accueil enfants-parents
Des lieux d’accueil d’un nouveau genre
Question de terminologie
Les lieux d’accueil de type Maison verte
Les lieux d’accueil enfants-parents de quartier
Les lieux d’accueil pour l’exercice du droit de visite
Les références préliminaires
Le sujet du contrôle social
Le modèle psychanalytique
L’insuffisance des réponses institutionnelles
De l’analyse des risques à la création De nouveaux dispositifs
Les modes d’action et de gestion
Typologie des lieux d’accueil
Les points communs
Maïeutique et empathie :
Définition de deux approches
Deux approches incompatibles
2. LES TRANSFORMATION DE LA FAMILLE
Panorama des relations parents-enfants
La reconnaissance progressive de l’enfant
Le lien familial, une affaire privé et individuelle
A nouvelles familles, nouveaux problèmes
Qui fréquente les lieux d’accueil
Une fréquentation différente
Selon les lieux d’accueil
Les réactions aux dispositifs d’accueil
La famille telle que la décrit l’action des lieux d’accueil
Une famille introuvable ou dangereuse
Une famille qui donne la priorité aux relations enfants-parents
Une famille définie à partir de l’enfant et ouverte sur le monde
Intervention sociale et conceptions de la famille
Débat sur les représentations de la famille
Quelle famille pour l’avenir ?
3. LES TRANSFORMATIONS DU TRAVAIL SOCIAL
Le travail social face à la montée du chômage et à la stratégie institutionnelle de l’action transversale
Le bouleversement des années 70
Le travail social et la crise
Les lieux d’accueil : une logique a-institutionnelle
Une prise de position professionnelle en dehors du champ des institutions
Rendre la parole aux usagers : une démarche différente de celle des institutions
Renouveler entre espace privé et espace public
La création de lieux neutre et autonomes
Les lieux d’accueil et les institutions : un rapport fragile
Un « self-service » minimal : le lieu d’accueil
Pratique psychanalytique et pratique des lieux d’accueil
Une rupture dans le rapport entre contenu et forme d’insertion
Une transformation des modèles d’intervention
Des dispositifs pluri professionnels autorégulateurs
Conclusion

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